L’Iranien Jafar Panahi Palme d’or pour “Un simple accident”, “un grand film politique”
Persécuté par les mollahs, le cinéaste a tenu un discours très politique lors de la remise de son prix au 78e Festival de Cannes pour un film qui est “une attaque directe contre le régime autoritaire iranien”.
C’est la palme de la “persévérance”, souligne le magazine spécialisé Variety. Jafar Panahi a reçu le 24 mai la Palme d’or du 78e Festival de Cannes pour Un simple accident. “Un grand film politique”, salue Le Temps, qui rappelle le parcours heurté du cinéaste iranien, “condamné en 2010 à vingt ans d’interdiction de tourner et de voyager, auteur depuis de nombreux films tournés clandestinement et enfin à nouveau libre de ses mouvements”. “Le réalisateur, abonde Variety, a continué à réaliser des films, même lorsque cela lui était expressément interdit – comme en 2011, lorsque Panahi a fait voler Ceci n’est pas un film sur une clé USB à Cannes.”
“Le film de Panahi, son premier depuis sa sortie de prison en 2023, est une attaque directe contre le régime autoritaire iranien, souligne The Hollywood Reporter. Ce thriller suit un ancien prisonnier politique qui kidnappe un homme qu’il croit être son tortionnaire, puis débat avec d’autres dissidents pour savoir s’il doit le tuer ou lui pardonner.”
“Nous sommes là avec ceux qui souffrent, non pas pour des raisons politiques, mais pour l’humanité”, a déclaré la présidente du jury au moment de remettre son prix à Jafar Panahi, rapporte El País. Le cinéaste iranien de 64 ans a eu des mots sans équivoque lors de son discours : “Le plus important est notre pays et la liberté de notre pays. Arrivons à ce moment, ensemble, où personne n’ose dire ce qu’on doit porter, ce qu’on doit faire ou non.”
Nous reviendrons plus longuement demain sur cette Palme d’or avec les réactions de la presse iranienne. Et sur un palmarès soigné, qui a récompensé entre autres Valeur sentimentale du virtuose norvégien Joachim Trier (grand prix), le grand cinéaste brésilien Kleber Mendonça Filho, pour L’Agent secret (prix de la mise en scène) ou Nadia Melliti prix d’interprétation féminine pour son formidable rôle dans La Petite Dernière, de Hafsia Herzi (qui a également décroché la Queer Palm).
Courrier International